jeudi 20 mars 2014

Ailleurs au même instant...c'était aussi la journée mondiale du bonheur.

Et oui, aujourd'hui c'était la journée mondiale du bonheur.

Mais qu'est ce que c'est que le bonheur? Difficile à définir, bien philosophique tout ça. Il y aurait tellement à en dire... Pour résumer je dirai que c'est d'arriver à faire qu'on soit satisfait de sa vie, telle qu'elle est.
En cherchant un peu sur le net j'ai trouvé ce très beau texte de Mère Térésa (et je suis loin d'être une croyante, mais cette femme fait partie des gens admirables selon moi):
Depuis que Petit Duc est à nos côtés ma vie a changé, elle a une tout autre saveur, plus intense. Les enfants ont cette capacité à vivre la vie et ses petits plaisirs avec gourmandise, au travers de sa vision des choses Petit Duc me rappelle cette manière de voir le monde. Depuis qu'il est là, oui, je suis vraiment heureuse, envahie de bonheur, le sourire collé au visage quand je l'emmène à l'école, fière de l'avoir à mes côtés.

Et lui était-il heureux avant nous? Est-il plus heureux depuis qu'il est avec nous? Je serais bien tentée de dire oui, mais ce serait parler pour lui, ce ne serait pas honnête... Pourtant il n'a plus ce regard mélancolique des photos "d'avant nous", il a de ces sourires lumineux qui sont contagieux. J'essaie de lui enseigner une vision optimiste de la vie (d'ailleurs une de ses phrases préférées qu'il connaissait au bout de 2 mois est "c'est pas grave").
Ce bonheur nous paraissait lointain, pendant l'attente, toujours repoussé à l'année prochaine, au mois suivant, au lendemain. Je me demandais parfois si je ne l'idéalisais pas, j'avais peur d'être déçue une fois le grand jour où nous deviendrions parents arrivé. Non, en fait c'est encore plus intense que ce que j'imaginais. Le moment de la rencontre avec l'enfant n'a pas été aussi grandiose ou riche en émotions que ce que certains racontent, non, le sentiment de plénitude est là au quotidien. Jusque là, l'intensité de ce sentiment ne faiblit pas.
Ce bonheur immense que nous vivons, nous voulons le partager avec un autre enfant. Mais le partager cela voudrait dire qu'il diminuerait? Pas du tout, car le bonheur au contraire, grandit quand on le partage. Bien sûr il y a un risque, celui d'accueillir un enfant qui ne saura pas accepter d'être heureux et qui risque de chahuter notre beau bateau familial. Je reparlerai sûrement des troubles de l'attachement dans un autre billet. Bien sûr que nous avons peur de ne pas avoir deux fois une chance aussi fabuleuse que celle d'avoir un Petit Duc merveilleux à nos côtés. Le travail des parents n'est ce pas aussi d'apprendre aux enfants comment faire pour être heureux? 

Parfois j'ai l'impression que les parents biologiques qui n'ont rencontré aucun problème pour procréer ne se rendent pas compte du bonheur que procure le fait d'être parent. "L'attente est en proportion du bonheur qu'elle prépare." Cette citation (de Michel Dupuys, si les références du net sont exactes) serait-elle vraie? Faut il avoir souffert pour apprécier mieux la saveur des choses, comme on apprécie un repas lorsqu'on est affamé?

Je m'interrogeais pendant l'attente de Petit Duc pour savoir si nous pourrions être heureux si notre projet d'adoption n'aboutissait pas. Je sais que certaines copinautes qui vivent encore au pays d' "Esperisthan" se la posent. Je n'ai pas de réponse, malheureusement, mais je leur souhaite de vivre très vite ce grand bonheur, celui d'être mère, père, parent.

Pour finir ce billet, une de mes récentes lectures que je vous conseille, facile à lire, même si pas d'un style littéraire hautement intéressant. Le contenu fait du bien au moral.
Et quelques chansons sur le bonheur...

lundi 17 mars 2014

Une femme prend rendez-vous, et ailleurs, au même instant?

Ce matin, j'ai téléphoné au Conseil Général pour prendre rendez-vous pour les entretiens avec la psychologue. Pas de créneau avant début mai. C'est fixé, c'est déjà ça.
Le deuxième rendez vous avec l'assistante sociale aura déjà eu lieu. Le premier s'est bien passé, elle n'a même pas refait le tour de la maison qu'elle connaissait déjà puisqu'elle était venue lors du 1er agrément. Nous étions très à l'aise. Nous l'étions un peu moins pour le premier agrément, c'est vrai, mais là, on savait à quoi s'attendre.
La dame demande à Petit Duc s'il préfère un petit frère ou une petit soeur, et il repond du tac au tac en montrant 2 doigts: "les deux!".  Du coup discussion sur l'éventualité d'adopter une fratrie... mais on ne veut pas déstabiliser Petit-Duc. On pense que ce serait un trop grand poids pour lui d'accueillir 2 frères et/ou soeurs.

Pour ceux qui ne sauraient pas comment se déroule l'agrément en France, voici un petit résumé:
D'abord on manifeste son désir d'adopter au Conseil Général de son département par une lettre. On est ensuite convié/ée/és (ou tout autre accord possible ,ne soyons pas réducteurs!) à une réunion d'information qui présente le déroulement des démarches et les réalités de l'adoption actuelle.
On doit ensuite confirmer son désir de poursuivre. Après viennent deux entretiens d'évaluation sociale (logement, environnement matériel et  social, discussion autour du projet et de sa réalisation...) avec une assistante sociale , ainsi que deux entretiens avec un/une psychologue de l'Aide Sociale à l'Enfance (ou à défaut un/une psychologue indépendant délégué par l'ASE) pour évaluer la capacité psychologique des peut-être futurs parents à s'occuper d'un enfant ayant vécu les épreuves le conduisant à devenir adoptable, à devenir les parents d'un enfant né ailleurs/ différent/ avec d'éventuelles particularités médicales ou "sociales". Les différents entretiens doivent aider les postulants à l'adoption à cerner leurs limites et à définir le plus justement possible leur projet en terme d'âge et d'ouverture aux particularités.
L'assistante sociale et le/la psychologue rédigent des rapports et émettent un avis favorable ou défavorable pour indiquer que le/la/les postulants sont prêts à devenir parents adoptifs. L'agrément sera ensuite validé ou non par une commission d'agrément qui réunit des professionnels de l'ASE, des représentants des associations familiales comme Enfances et Familles d'Adoption (EFA) par exemple, des personnes qualifiées, en lien avec l'adoption. Les membres de la commission émettent un avis mais c’est le président du Conseil général qui accorde ou refuse l’agrément, après avis de la commission.
La décision se prend en l'absence des postulants, mais ils peuvent être entendus par la commission, à leur demande ou à celle des membres de la commission, souvent pour préciser les limites du projet.
La durée minimum pour ces démarches est de 9 mois, parfois plus si les CG sont débordés. L'agrément est valable 5 ans.
Pour plus de renseignements sur les démarches contactez votre Conseil Général ou visitez le site d'EFA:
http://www.adoptionefa.org/index.php/les-demarches/l-agrement

Et ailleurs au même instant? Voilà une question  qui pointe régulièrement son nez... Notre limite d'âge sera probablement la même que pour Petit Duc, Petite Chouette ou Petit Hibou est donc probablement déjà né. Voilà pourquoi j'ai choisi ce titre pour le blog. Que fais tu toulàbaslàbas? A cette heure-ci tu dors peut être déjà, qui sait...

samedi 15 mars 2014

Ailleurs, au même instant...

...une fille ouvre un blog.
Ce blog a le titre d'un livre pour enfant:
un bel album, simple, bien illustré par Tom Tirabosco (cliquez pour filer sur son site).
J'espère que ce Monsieur ne m'en voudra pas d'avoir emprunté le nom de cet album pour ce blog.

Bienvenue donc sur ce tout nouveau blog, où va se raconter notre attente vers notre deuxième enfant. Je devrais plutôt dire vers un autre enfant, parce que cette appellation "deuxième", ou "deuz'", "n°2" ne me satisfait pas. J'y trouve quelque chose de péjoratif (ce n'est qu'un ressenti personnel, bien entendu)... Ce sera donc un AUTRE enfant, avec tout ce que je mets de beau autour du mot AUTRE: le mystère de la découverte de cet autre et de ce qu'il va apporter comme nouveauté dans sa différence.
Ce blog sera anonyme, pour nous préserver, pour le préserver, lui qui est déjà à nos côtés.
Dans notre famille il y a un Papa (Grand Duc), une Maman (Hulotte) et un Petit Duc.
Nous avons adopté Petit Duc en Asie, Toulàbaslàbas: un "petit grand" de 6 ans avec une particularité médicale. Je ne sais pas encore si je parlerai de sa particularité. Nous avions défini cet âge comme limite, et cela a été parfait: la juste dose d'autonomie déjà acquise et de besoin de maternage. Cette adoption là, se passe jusqu'à maintenant comme un rêve. Pas du tout ce à quoi nous nous étions préparés, comme les problèmes de sommeil ou de nourriture, des difficultés à "s'apprivoiser". Non, rien de tout cela, tout est si facile, si naturel avec Petit Duc, depuis le tout début. Il est incroyable et force l'admiration.
L'Autre enfant, petite chouette ou petit hibou, commence à prendre sa place dans mon coeur de maman Hulotte, tout doucement une place grandit pour elle ou lui. Je vous raconterai donc cette attente, avec les démarches, avec les émotions en montagnes russes, l'espoir et les désillusions. J'ai envie de parler de l'adoption de grands, des particularités, pour essayer d'ouvrir les esprits. Je parlerai sûrement aussi d'actualité de l'adoption, avec des coups de coeur et des coups de gueule. Je vous parlerai et je parlerai sûrement à cet enfant, quelque part ailleurs, sûrement déjà sur terre à cet instant.